Carathéodory informed the Belgian authorities but due to the press law a charge against the pamphlet will only worsen the case. They can only come to an agreement with the author and editor, possibly with redemption money. However he thinks this is a form of blackmail and asks funding to react when necessary.
Mon très-cher chef, Même avant la réception du télégramme de Votre Excellence du 12 de ce mois, j’ai cru bien faire de mettre le Gouvernement belge au courant de qui se passait et voir s’il n’y avait aucun moyen d’empêcher préventivement la publication de l’odieux pamphlet dont je L’ai déjà entretenu. Malheureusement, comme je le redoutais, après un examen approfondi, fait, d’un commun accord, avec la Sûreté publique et le
Ministère des Affaires Etrangères, nous avons acquis la conviction que la loi formelle sur la liberté absolue de toute publication, quelle qu’elle soit, y mettait un obstacle infranchissable. Nous pourrions uniquement poursuivre, après publication, pour injures et outrages de Souverain et de Gouvernement etranger [sic], l’auteur et l’éditeur responsables devant la justice ; mais, tout délit de presse, sans exception, aucune, étant de la compétence du jury, nous nous exposerions certainement en le faisant, soit à un acquittement scandaleux, soit à une condamnation de peine infime et dérisoire et arriverions très-probablement à une catastrophe semblable à celle du procès intenté à Paris au « Mechveret ».
Il reste donc une seule et unique issue, celle de s’entendre avec l’auteur apparent. C’est aussi à quoi je m’efforce d’aboutir. J’ai donné pour cela les instructions nécessaires à Maimon mais je ne me dissimule pas les grandes difficultés que nous aurons à surmonter. Ces gens-là, pour commencer, demandent que nous leur fassions une offre, tandis que j’insiste que c’est à eux qu’il incombe à nous dire ce qu’ils désirent pour abandonner cette scandaleuse entreprise. Second obstacle ; ils font insinuer maintenant que ce n’est pas un livre, mais une série de publications du même
genre qu’ils tiennent prêtes à faire paraître et déjà ils annoncent l’apparition des quatre premiers volumes dans l’espace des deux mois prochains. Troisième obstacle ; si, comme maintenant cela ne fait plus aucun doute pour moi, Damad Mahmoud Pacha, qui doit être, à l’heure qu’il est arrivé en Egypte, en est le principal instigateur et en partie auteur dissimulé, il est à craindre que les exigences qu’on mettra en avant seront exorbitantes. Maimon nous a déjà fait entendre que six mille Livres turques suffiraient à peine. Quant à moi, j’incline à penser, que l’arrangement n’étant possible, - et c’est la condition absolue que j’y mets,- que pour toutes ces publications, la présente comme celles qui suivront, et dont je réclamerai la
livraison intégrale et l’engagement écrit de la cessation de toute publication analogue présente ou à venir, nous n’en sortirions pas à moins de sommes pouvant facilement atteindre au moins le double. Déjà ils annoncent la publication prochaine d’un livre sur le Cheik-ul-Isamat [sic] qui doit suivre incessamment. C’est donc là un chantage organisé que malheureusement nous ne saurions modifier. C’est aussi la raison pour laquelle je ne veux pas découvrir d’avance toutes nos batteries et je me borne actuellement à exiger le retard aussi prolongé que possible de la publication et la connaissance exacte de leurs prétentions. Ils nous font insinuer, en plus, par Maimon que les deux ou trois chapitres qui manquent encore doivent contenir
des faits très-importants qui leur seraient communiqués par leurs correspondants « hauts placés » de Constantinople. En tout cas, il y a, comme Vous voyez, des raisons péremptoires pour ne pas trop nous presser avant d’avoir percé à jour leurs vraies intentions. Comme il importe néanmoins d’agir, à un moment donné avec célérité, si nos conditions sont acceptées, il est essentiel que je puisse disposer immédiatement de la somme que j'estime nécessaire. Aussi, je viens solliciter, à cet effet, de l’entremise de Votre Excellence, les ordres de Sa Majesté et son envoi aussi prompt que possible à Bruxelles à ma disposition, le moindre retard pouvant faire échouer le résultat desiré [sic].
Votre Excellence appréciera Elle même combien cette odieuse campagne est préméditée en vue d’un chantage en grand, - (à part les sommes d’argent, ils font insinuer qu’ils exigeront aussi des « concessions »,) – par les feuilles qui m’ont été remises depuis mon premier envoi de 4 septembre et que je m’empresse de placer avec cette lettre sous Ses yeux. Je crois devoir signaler tout spécialement la perfidie de la « Dédicace », ainsi que des accusations odieuses contenues dans la « Préface », qu’ils ont ajoutée à l’ « Introduction », déjà envoyée, et du chapitre « le 1er septembre 1900 » que j’envoie également avec ce pli. J’attends les ordres gracieux de Sa Majesté et j’ai à peine besoin de Vous assurer,
mon très-cher chef, que je ne negligerai [sic] rien afin qu’ils soient scrupuleusement exécutés. de Votre Excellence Le très -respectueusement dévoué, très-humble et très-obéissant serviteur Et. Carathéodory P.S. Votre Excellence aura vu par le télégramme que je viens de lui faire expédier le besoin urgent de l’envoi immédiat de fonds, Maimon, dont la détresse pécuniaire est également extrême, devant se rendre auprès des auteurs à Aix et à Trouville négocier en notre nom, et tâcher d’obtenir la remise de l’apparition du livre . Je sollicite une prompte réponse. Et.
Series | HR.SYS-227-7 |
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Place | Brussels |
Date | 18-09-1900 |
Author | Etienne Carathéodory Effendi |
Recipient | Ahmed Tevfik Pacha |
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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.