Synopsis

Raïf informs Tevfik that as a consequence of his meeting with the political editor of “l’Indépendance Belge” tendentious articles will no longer appear in the newspaper. The editor defended himself by stating that he took over information from his correspondents and from other newspapers. He claims the Belgian people have the right to be informed but promised to adopt a more moderate tone in the future.


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- Newspaper clipping (No title, 18-06-1908, l’Indépendance Belge”, Article concerning the situation on the Greek island of Samos and the Greek-Ottoman tensions.) - Newspaper clipping (La mise au point des premiers incidents des troubles de Samos, 16-06-1908, Le Petit Bleu, The article claims the situation on Samos wasn’t clear due to a communication breakdown.) - Newspaper clipping (No title, no date, presumably l’Indépendance Belge, Peace returned on Samos.) - Newspaper clipping (No title, 19-06-1908, l’Indépendance Belge, Article concerning the situation in Macedonia and the reforms of Great-Britain and Russia to pacify this part of the Ottoman Empire.)


Transcriptions

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Monsieur le Ministre, En réponse à la Dépêche de Votre Excellence du 11 courant N˚73275-21 et à son télégramme N˚23, relatifs à l'attitude hostile prise par la presse belge en ces temps derniers, j'ai l'honneur de L'informer que je me suis mis immediatement [sic] en rapport avec la Direction de l'Indépendance belge pour lui demander des explications à ce sujet. Le redacteur [sic] politique de cette feuille, Monsieur Roland de Mares, s'est défendu de

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rediger [sic] ses articles dans un esprit de parte pris. Il a déclaré que les nouvelles qu'il donnait provenaient des Agences télégraphiques des grands quotidiens européens ou encore des correspondants particuliers que le journal possède, semble-t-il, un peu partout. En ce qui concerne les appréciations au sujet des récents evenements [sic] à Samos, il a prétendu s'être surtout basé sur des rapports qui lui seraient parvenus d'un correspondant residant [sic] en cette île. Il a tenu à rappeler que l'Indépendance belge est une feuille essentiellement libérale et qu'il aurait été contraire à son esprit de ne pas prendre fait et cause pour une population qui, à un moment donné, avait cru qu'on la priverait de certains privilèges dont elle jouissait depuis de longues années. Comme preuve de sa bonne foi il a fait valoir qu'il a également et de tout temps publié les nouvelles de source turque, comme celles de leur corres

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pondant à Constantinople qu'il savait être inspirées par les cercles officiels ottomans. Avant de me séparer de Monsieur de Marès j'ai emporté la promesse qu'à l'avenir un ton plus modéré serait adopté et que des articles plus impartiaux, tendant à effacer la fâcheuse impression produite par les précédents commentaires, seraient incessamment publiés. Il m'a également promis de faire passer les nouvelles que je voudrais lui communiquer, mais il a tenu à ce que celles-ci ne soient pas, comme cela, parait-il, se serait déjà produit, des redites parues déjà textuellement dans "les Débats" ou d'autres journaux turcophiles. Votre Excellence aura, j'ose l'esperer [sic], l'occasion de constater sous peu que ma démarche auprès de la Redaction [sic] de l'Indépendance belge n'aura pas été sans effet. Je me permets de Lui transmettre ci-inclus, coupure d'un entre-filet paru dans le "Petit Bleu" à la suite des Ordres

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contenus dans Sa Dépêche du 11 courant. Je serais profondément reconnaissant à Votre Excellence si Elle voulait bien chaque fois qu'Elle le jugera convenable me faire parvenir télégraphiquement des instructions me permettant d'intervenir en temps utile auprès de la presse belge pour présenter les évenements [sic] sous leur véritable jour et refuter [sic] les nouvelles fausses ou tendancieuses en mettant les choses au point. Daignez agreer [sic], Monsieur le Ministre les assurances de la très haute et très respectueuse consideration [sic] avec laquelle j'ai l'honneur d'être, de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur, Raghib Raïf

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propose de rappeler les trois bataillons qu'elle fit envoyer à Vathy. A propos de l'occupation militaire de l'île par la Turquie, des dépêches de source turque ont assuré hier que les vingt premiers soldats ottomans débarqués ont été massacrés et mutilés par les Samiotes, ce qui détermina une intervention militaire plus énergique. On donne comme preuve de la sincérité des intentions premières de la Turquie le fait que ces vingt premiers soldats n'avaient pas de munitions et qu'ils ne purent se servir de leurs armes. Une dépêche d'Athènes, transmise par l'agence Havas, dément catégoriquement et de "source compétente" l'accusation portée contre la population samiote au sujet de la mutilation des soldats turcs et elle prétend que ces soldats ont été tués au cours du conflit qui se produisit immédiatement après leur débarquement. Quoi qu'il en soit, l'essentiel maintenant est qu'on rétablisse une situation normale à Samos et que la Turquie respecte le régime autonome de l'île garanti par les traités. Elle a voulu affirmer ses droits de suzeraineté en intervenant dans une situation qu'elle estimait dangereuse, mais les puissances protectrices de Samos ne pourraient admettre une prolongation de l'occupation militaire au delà du temps nécessaire. La Turquie paraît comprendre maintenant qu'elle n'a aucun intérêt à compliquer dangereusement la situation et à porter atteinte aux privilèges de l'île, puisque le gouverneur a fait convoquer le corps électoral pour élire les membres de la nouvelle assemblée nationale. Il est vrai que M. Souphoulis a adressé un nouveau mémoire aux puissances pour protester contre le remplacement des anciens représentants du peuple, tenant d'avance la nouvelle assemblée pour illégale. Il est certain que, sans vouloir porter atteinte au statu quo politique en favorisant le mouvement samiote contre la souveraineté ottomane, les puissances veilleront, comme elles en ont contracté l'obligation, à ce que les traités soient respectés. Dans une affaire de ce genre, la meilleure politique à suivre est celle de la scrupuleuse observation de part et d'autre des engagements pris et de l'ordre des choses établi. Il faut se féliciter qu'en rappelant les troupes envoyées à Samos la Turquie indique tout au moins que pour l'avenir immédiat cette politique-là est dans ses intentions et que les Samiotes n'ont plus à craindre une occupation permanente de leur île et la fin de leur autonomie.

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VIENNE - La mise au point des premiers incidents des troubles de Samos. (Service spécial du "Petit Bleu".) Au moment où ont lieu les élections générales pour la Chambre samienne et où le navire de guerre turc a repris la route de Constantinople, laissant l'île complètement pacifiée, les détails circonstanciés publiés au sujet des premiers incidents de Vathy jettent un jour nouveau sur les débuts de ces troubles, que la rupture des communications télégraphiques avec l'île n'avait permis d'apprécier jusqu'ici que par des racontars de fugitifs grecs. Le fait que le premier détachement turc débarqué dans la capitale samienne ne possédait pas de munitions, les attaques dont il fut l'objet de la part des habitants ainsi que les mutilations subies par une vingtaine de soldats ottomans, infirment complètemrnt [sic] les premières versions, qui tendaient à endosser aux troupes turques la responsabilité des désordres, alors que la répression n'a fait que répondre aux violences dont des soldats turcs, privés de cartouches, avaient été l'objet. Cette mise au point du fait initial, ainsi que d'autres inexactitudes propagées au cours de la crise, est ici considérée comme une explication plausible de la non-intervention des puissances dans cette affaire, et dans leur approbation des mesures prises par la Turquie pour rétablir l'ordre dans l'île.

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générale. On a donc tort de voir les choses trop en noir, comme on le fait, et de prendre texte du prétendu discours de Guillaume II pour prédire à bref délai les pires catastrophes. Le calme semble revenir peu à peu à Samos et les dépêches de Constantinople annoncent que la Sublime-Porte se

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On sait que l'accord anglo-russe à établir sur le programme de réformes à appliquer en Macédoine a fait l'objet principal des conversations qu'eurent à Reval Edouard VII et Nicolas II, Sir Charles Hardinge et M. Isvolsky. L'entente s'est faite et les dépêches nous ont appris que ce sont, en somme, les vues du cabinet anglais qui prévalent dans l'arrangement qu'il s'agit de faire admettre par toutes les puissances. Certains journaux de Londres se prétendent en mesure d'indiquer les grandes lignes de cet arrangement qui tendrait à deux buts: 1˚ pacifier la Macédoine et 2˚ améliorer l'organisation permanente de cette partie de l'empire ottoman. Pour la pacification, on admettrait les propositions premières de Sir Edward Grey: des colonnes mobiles, composées de troupes spéciales , circuleraient dans le pays. Elles seraient composées uniquement d'Ottomans,commandées par des officiers Turcs, et les dépenses nécessaires à leur entretien seraient supportées par le budget macédonien. Ce projet est assez simple et il présente cet avantage de ne plus demander à la gendarmerie macédonienne des services qu'elle ne peut rendre.Ce sont bien réellement des forces spéciales, disposant de moyens de déplacement très rapides, qui doivent faire la chasse aux bandes révolutionnaires et protéger efficacement les populations qui se trouvent toujours sous la menace de ces bandes où l'on a quelque peine à distinguer les révolutionnaires des simples criminels. La souveraineté ottomane sera pleinement sauvegardée par le fait que le commandement de ces colonnes mobiles sera aux mains des seuls Turcs. En ce qui concerne la réorganisation administrative, elle portera principalement sur l'extension des pouvoirs du gouverneur général. Celui-ci serait nommé pour sept années et on lui accorderait une pension de manière à assurer son indépendance. On sait qu'il fut d'abord dans les intentions anglaises d'imposer un gouverneur général non ottoman, complètement indépendant de la Sublime-Porte. On y a renoncé avec raison, c'eût été porter violemment atteinte à la souveraineté du Sultan et préparer en fait la séparation politique de la Macédoine et de la Turquie. Une telle proposition ne pouvait que déterminer une opposition irréductible du gouvernement de Constantinople et les pires complications eussent été à craindre. On a pensé très justement qu'il importait de ménager les légitimes susceptibilités de Sultan, puisque aucune oeuvre réformatrice n'est possible en Macédoine si l'on n'est pas assuré de la complète bonne volonté des autorités turques.D'autre part,toute atteinte portée à la souveraineté ottomane donnerait à supposer aux populations qui subissent l'influence révolutionnaire que les puissances pourraient consentir à une modification profonde du statu quo en Macédoine et à la réalisation de certaines ambitions slaves qui ne se sont affirmées qu'avec trop d'énergie. Il y aurait là un sérieux danger qu'il s'agit de prévenir sûrement. Il faut évidemment attendre de connaître le texte du projet anglo-russe pour apprécier jusqu'à quel point il offre un caractère pratique, mais si les grandes lignes sont telles que les indiquent les journaux anglais, on peut croire qu'il sera assez facilement admis par l'ensemble des puissances.


Facsimiles

How to cite

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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.




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