Raghib informed Nicolaides, the director of “l’Orient”, that his allowance would be cut off if he continues publishing polemical articles against the Imperial Government. Nicolaides answered that it were probably the articles in “Eklesiastiki Alithia” that worried the government and he thought he had acted in accordance with the governmental rules.
- Newspaper clipping (La difficulté, no date, l’Orient, The article deals with the interrelationship between Ottoman styles of government and the tensions between different peoples in the Ottoman Empire. In order to support the Empire the newspaper took over some articles from “Eklesiastiki Alithia”.) - Copied letter (No date, Brussels, Nicolaïdes Effendi to Raghib Raïf Bey, Nicolaïdes claims that the articles taken over from “Eklesiastiki Alithia” were published to promote the unity of the Empire.)
Monsieur le Ministre, Dès la réception de la dépêche que Votre Excellence m’a fait l’honneur de m’adresser sous la date du 21 mars N68264,,7 relative à certain [sic] articles parus dans le journal “L’Orient” je me suis empressé de faire à Nicolaïdes Effendi Directeur de ce périodique, les recommandations
nécessaires et de l’informer que la continuation de sa polémique, si contraire aux vues impartiales du Gouvernement Impérial, aurait pour conséquence immédiate la suppression de la subvention accordée jusqu’ici à son journal. Nicolaides Effendi, dans une lettre qu’il m’adresse et que je me fais un devoir de communiquer à Votre Excellence en copie, ainsi que l’annexe qui l’accompagnerait, déclare que, très vraissemblablement [sic], ce sont les articles reproduits de l’“Ekklisiastiki Alithia” qui doivent avoir motivé les mesures que le le [sic] Gouvernement Impérial a l’intention de prendre, en cas de recidive [sic], à l'égard de son journal. Il prétend qu'en reproduisant ces articles il avait cru agir en conformité des vues du Gouvernement Impérial le journal grec susmentionné
paraissant à Constantinople et étant considéré comme l'organe officiel du Patriarchat Oecunemique [sic].. J'ai également donné connais- sance au Directeur du Journal l'Orient du contenu du télégramme chiffré de Votre Excellence daté du 4 avril N˚11 et y ai attiré sa plus sérieuse attention. Veuillez agréer Monsieur le Ministre les assurances de ma très haute et très respectueuse consideration. Raghib Raïf
La difficulté! "Il est difficile de contenter tout le monde et son père" a écrit le fabuliste, l'Empire Ottoman fait chaque jour, presque, l'expérience de la parfaite justesse de cette maxime. Lorsque l'Empire fut fondé, alors que les Turcs assirent leur domination sur Constantinople, ils concédèrent aux Chrétiens, qu'ils venaient de soumettre à leur domination, des privilèges, mais, alors, l'Eglise Grecque Orthodoxe était considérée comme la Mère de tous les Chrétiens Orientaux, ce fut donc elle qui bénéficia de ces privilèges, car, alors, il n'y avait ni Eglise serbe, ni Eglise roumaine, ni Eglise bulgare. Depuis, à la faveur des événements, sont éclos divers groupements nationaux qui se sont complétés de groupements religieux et chacun de ces groupements a réclamé pour lui-même des avantages semblables à ceux de l'Eglise-Mère. Le Gouvernement Impérial Ottoman, dans son désir de satisfaire tous ses sujets et de maintenir la balance égale entre les divers groupements, s'est efforcé de n'accorder aux uns et aux autres que ce qui paraissait le plus correspondre à leurs droits. Mais ce n'est point là besogne facile, mais bien au contraire tâche assez ardue, car ni les uns, ni les autres ne paraissent vouloir apporter toute la bonne volonté voulue à le seconder. Tout au contraire celui-ci, au lieu de limiter ses réclamations à ce qui est normal et juste, prétend les étendre au point de paraître vouloir empiéter sur les droits d'un autre groupement. Celui-là, prenant alors ombrage, élève une protestation et, non content de rejeter les exagérations du premier, voudrait voir le gouvernement Impérial refuser les réclamations justes aussi bien que les réclamations exagérées. Si, encore, le débat se trouvait circonscrit aux seuls directement intéressés, il n'y aurait que demi-mal et on pourrait espérer un accord relativement facile, mais, encore, nous voyons intervenir dans le débat des nations étrangères qui viennent inciter les uns et les autres groupements à persévérer dans leurs exagérations, d'où une prolongation de la confusion et de l'état de malaise engendré par la discussion. Le Gouvernement Impérial Ottoman, en présence de toutes ces exagérations et de toutes ces confusions, s'est toujours efforcé d'accorder à chacun ce qu'il lui était dû et évitant d'atteindre les droits réels des autres. Il eut été désirable que dans cette tâche ardue des concours lui fussent appor-
tés de toutes parts qui, tout en servant les intérêts des uns ou des autres, eussent aussi servi l'inérêt [sic] général. Pour notre part, nous nous sommes efforcés d'apporter notre concours à cette oeuvre et nous avons été fidèles ainsi à notre ligne de conduite: Défendre les intérêts de l'Empire Ottoman. Tout en agissant ainsi, nous avons fait aussi besogne d'informateurs et nous avons reproduit à titre documentaire des articles publiés par notre confrère l'Ekklisiastiki Alithia, l'organe du Patriarchat Oecuménique. Nous avons donné ces articles tels qu'ils étaient publiés, sans en changer une syllabe, ni en retrancher quoi que ce soit, ne voulant pas que le reproche de les avoir tronqués nous fut fait, et en cela, nous avons montré notre impartialité, car certains de ces articles insérés ne concordaient point parfaitement avec les pensées que nous-mêmes exprimions en nos articles personnels. L'Ekklisiastini [sic] Alithia a subi malheusement [sic] les conséquences de la chaleur de la lutte, et par suite sa polémique s'en est quelque peu ressentie et des articles publiés par lui n'ont peut-être pas été empreint suffisamment de la diplomatie, ni de la discrétion d'expression qu'exige la cause qu'il défend. Nous eussions aimé, si nous avions eu un avis à donner, le voir aborder les mêmes sujets au seul point de vue de la discussion de droit et de principe, sans le voir se perdre dans l'exposé de faits particuliers qui ne peuvent point apporter aucun appui à sa cause. Nous eussions aimé le voir ne point apporter dans ses colonnes la publication de rapports ou de notes qui n'étaient point destinés à être publiés, parce qu'émanont [sic] de gens qui, tout en étant de bonne foi, ne voient pas au-delà des limites de leur village et même de leur maison, tandis qu'il appartenait à l'organe du Patriarchat Oecuménique d'avoir une vision des faits plus large et plus diplomatique. Ce n'est point en se cantonnant dans le cercle restreint de leurs illusions particulières que les uns et les autres faciliteront sa tâche au Gouvernement Impérial, c'est au contraire en étendant leur vision au delà de leurs intérêts personnels pour envisager les intérêts de tous que les solutions pourront être trouvées et être acceptées. L'ORIENT
Series | HR.SYS-227-45 |
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Place | Brussels |
Date | 06-04-1907 |
Author | Raghib Raïf Bey |
Recipient | Ahmed Tevfik Pacha |
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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.