Ottoman Diplomats

Monsieur le Ministre, J'ai cru devoir, il y a quelque temps, par mon rapport du 15 octobre dernier n° 9173/117, entretenir Votre Excellence de l'attitude de la presse belge à notre égard, qui, sauf de rares exceptions d'organes radicaux et quelques écarts momentanés d'autres feuilles, était de nature à nous être agréable. Les organes sérieux de publicité du pays se sont presque toujours montrés corrects vis-à-vis de nous et je suis heureux de voir les efforts constants de la Légation Impériale dans ce sens atteindre un résultat aussi appréciable. Aussi n'ai-je pas manqué, depuis

l'époque où j'ai l'honneur de gérer cette mission Impériale, d'exprimer aux plus importantes de ces feuilles toute notre satisfaction, chaque fois que j'ai pensé qu'il était nécessaire et utile de le faire. Ce résultat ayant été atteint, comme j'ai eu l'honneur de le dire à Votre Excellence, par nos relations personnelles, sans le moindre sacrifice de notre part, je m'étais permis de lui soumettre mon humble avis de donner parfois à de publicistes influents quelques témoignages honorifiques de notre sympathie. La distinction accordée, en dernier lieu, sur la proposition de mon chef, au directeur du "Petit Bleu" me fait voir que Votre Excellence a eu la bonté d'abonder dans ce sens. Cette feuille, depuis mes démarches auprès de sa direction, a évité soigneusement de publier des correspondances pouvant nous déplaire et je sais qu'elle a éliminé à plusieurs reprises des nouvelles dont le but tendancieux ne pouvait faire de doute. Je dois constater qu'en cela, le Secrétaire Général de cette feuille, Monsieur Auguste Vierset s'est toujours montré des plus empressé à se rendre au devant de nos désirs. Si, par hasard, mon chef aurait omis de le faire figurer dans la liste dont le directeur de cette feuille Monsieur Harry a bénéficié, le ruban de la 5e classe de l'ordre Impériale du Médjidié ferait grand plaisir à Monsieur Vierset, j'en suis certain, et l'encouragerait à persister dans cette voie. J'ose espérer dans ce cas que Votre Excellence voudra

bien le lui faire accorder. J'ai cru aussi devoir tenter dernièrement quelques démarches analogues auprès de "L'Indépendance Belge" qui, depuis une époque lointaine, a été, parmi les grands organes du continent, un de ceux sur qui nous pouvions compter le plus. Ses correspondants á Constantinople, aussi bien dans le passé qu'à présent, se sont toujours montrés des amis de la Turquie et nous ont souvent aidés à éclairer la direction de cette feuille sur les choses de notre pays. J'avais cependant observé, depuis le changement complet survenu dans sa direction, que ce journal se livrait parfois à certaines écarts contrastant fortement avec son attitude antérieure et il m'a semblé nécessaire de saisir la première occasion pour le relever auprès de sa nouvelle rédaction, et d'attirer son attention sur les inconvénients qui pourraient en résulter pour le journal lui-même éventuellement. Elle m'a alors fait assurer qu'à l'avenir plus de circonspection serait portée sur la façon de rendre compte des affaires de notre pays et des nouvelles qu'elle en recevrait. Dans l'entretien que j'ai eu ces jours, à ce sujet, avec un de ses principaux rédacteurs, je me suis surtout appesanti sur ce dernier point en insinuant la voie que je croyais la plus favorable, même aux propres intérêts du journal en Orient. Il m'a donnée toutes sortes d'assurances sur les anciennes sympathies de cet organe et s'est plaint