Synopsis

Confidentiel. Affaire du Mechveret.

Aristarchi reports that measures where taken to avoid publication of Mechveret in Belgium. The government is powerless due to the press law. Aristarchi explained them that the style and tendency of the paper damages the Ottoman Empire and pointed to the good Belgian-Ottoman relations. The Minister explained him that a prohibition on print work is impossible but that measures will be taken to banish Riza.


Transcriptions

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Monsieur le Ministre, Pour faire suite à mes télégrammes des 24, 26 et 28 de ce mois sous les N(umer)os 121, 123 et 124 ayant trait à l’arrivée d’Ahmed Riza Bey en Belgique et à la publication dans ce pays du « Méchvérét » en langue turque, je m’empresse de rendre compte à Votre Excellence des démarches que, conformément à Ses ordres, j’ai faites tant auprès du Ministère Royal Belge que de la Sûreté Publique du Royaume dans le but d’obtenir la suppression de ce journal et l’expulsion  de son éditeur. Le Gouvernement Belge se trouve malheureusement lié par les lois sur la presse qui ne lui permettent point d’interdire.

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la moindre publication éditée dans le pays, soit par des belges, soit même par des étrangers. Je me suis efforcé de faire valoir que le « Méchvérét » ne pouvait pas être considéré comme un organe ordinaire ; que c’était une feuille éminemment séditieuse, écrite dans un style odieux en langue étrangère ; qu’elle s’attaquait violemment à nos institutions et qu’elle était destinée à être introduite dans un pays ami pour soulever les populations et porter la révolution dans l’Empire. J’ai ajouté qu’en dehors de ces considérations, nous comptions surtout sur les sentiments amicaux du Gouvernement Belge en cette occurrence. Ainsi que je le craignais, le Gouvernement Belge m’a répondu que malgré son plus vif désir de nous être agréable, il lui était impossible d’interdire la publication de n’importe quel journal, que les lois étaient formelles à ce sujet et que la liberté absolue de la presse était une de bases de la Constitution Belge. Par contre, il m’a promis d’étudier sans retard et sérieusement

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la question de l’interdiction du séjour en Belgique d’Ahmed Riza Bey et, au besoin, de son expulsion. J’ai eu de longues conversations sur cette affaire avec Monsieur le Directeur de la Sûreté Publique du Royaume, de qui dépendent beaucoup les arrêts de séjour des étrangers en Belgique. Il m’a également dit que l’interdiction du journal était impossible, mais qu’il me promettait d’examiner les mesures qui pourraient être prises afin de motiver l’expulsion demandée. Voilà, Monsieur le Ministre, le résultat en résumé de mes démarches très-pressantes effectuées auprès des Autorités de ce Royaume. J’ose espérer qu’elles rencontreront la haute approbation de Votre Excellence. Si nous n’avons pas réussi à obtenir la prohibition du journal, notre but me paraitrait en partie atteint dans le cas où le Gouvernement Belge se décidait à nous accorder l’interdiction du séjour en Belgique de son éditeur. Néanmoins je crois devoir ne pas dissimuler les difficultés que nous avons à surmonter en nous heurtant aux lois en

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vigueur en Belgique. J’ai l’honneur d’être avec un profond respect, de Votre Excellence le très humble et obéissant serviteur, Aléco Aristarchi

How to cite

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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.




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