Synopsis

démarche du directeur de l’Indépendance Belge. 2 annexes

Carathéodory points out "L'Indépendance belge"s sympathetic attitude towards the Ottoman empire. Not much has been said about the Armenian issue, as both sides want to avoid bad publicity. Berardi wants to research the matter and Carathéodory wants to explain the situation and ensure him that the situation current situation will change.


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- Copied letter (17-02-1895, Brussels, Berardi to Etienne Carathéodory Effendi, Letter concerning the Armenian Question. Berardi understands the difficult situation of the Empire, after the attacks in press. Then he asks a favour from Carathéodory, possibly concerning a censorship issue.) - Copied letter (01-02-1895, Aleppo, unknown to l’Indépendance Belge, Excuses from Syria to the newspaper for a mistake made after censorship. An article was censored undeserved and articles not concerning the Empire will be send to the subscribers. The Syrian author of the letter praises the newspaper and mentions that demand for the paper is very high among the Ottoman citizens.)


Transcriptions

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Monsieur le Ministre, je me fais un devoir de placer ci-joint sous les yeux de Votre Excellence copie d’une lettre que Monsieur Gaston Berardi, Directeur de « l’Indépendance Belge » vient de m’adresser, ainsi que de l’annexe qui y était jointe. J’ai eu maintes fois l’occasion dans ces derniers temps de signaler à Votre Excellence l’attitude correcte, sympathique, et je dois ajouter, absolument désintéressée, à notre égard de "‘l’Indépendance". Il y eut très rarement, depuis le commencement des Affaires arméniennes, il est vrai, quelques écarts de langage, par simple

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inadvertance, mais la Direction de ce journal s’est empressée de faire amende honorable à la première invitation de la Légation Impériale. Des incidents comme ceux qui lui sont signalés d’Alep sont de nature à nous créer des désagréments, en provoquant un changement d’attitude qu’il ne sera pas, je le crains, au pouvoir de la Légation Impériale, de pouvoir modifier. Il appartient à Votre Excellence de faire donner, après examen de la question et dans le cas où Elle partagerait mon avis, les ordres nécessaires à qui de droit, en vue de la cessation de procédés dont la continuation serait de nature à provoquer une hostilité que nous avons, me semble-t-il, tout raison à éviter. En attendant, je ne manque pas d’apaiser Monsieur Berardi en l’assurant

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Mon cher Ministre, Je suis fort au regret d’avoir à Vous importuner si souvent pour le même motif. Mais vous me croirez si je vous dis que je voudrais ne point être obligé de le faire par les procédés dont on use à notre égard. Loin de nous savoir gré du concours spontané que nous donnons au Gouv[ernemen]t Ottoman, même sur certains terrains où il est fort attaqué, comme celui par exemple [sic], de la question arménienne, des fonctionnaires nous traitent en ennemis et nous fait a tort et à travers tout le mal possible. Ces suppressions locales et aussi fréquentes qu’injustifiées, nous ont coûté, au renouvellement de janvier, un quart de nos abonnés dans certaines villes de Turquie. Vient on à ce que nous les perdions tous et que nous n’ayons plus de ce côté, aucun intérêt à ménager. C’est ce qui arrivera avec cet arbitraire aveugle de quelques subalternes allant à l’encontre de l’intérêt évident et des intentions du Gouvernement. Ne peut-on donc la leur faire respecter

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une fois pour toutes. C'est au moins la dixième fois que nous sommes victimes de ces procédéx en Syrie. Avouez qu’il y a de quoi décourager les bons vouloirs les plus déterminés. Pardon, mon cher Ministre, de Vous déranger. Mais il me faut bien m’adresser au Représentant officiel du Gouvernement en cause ! Et j’en profite pour remercier aussi l’ami dont je connais la bienveillance et la sympathie dévouée. Agréez, mon cher Ministre, l’assurance de ma haute considération et de mon parfait dévouement. (S[igné] G. Berardi P.S. Puis-je Vous prier de me retourner la lettre ci-jointe.

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Cher Monsieur, Je vous confirme mes dévouées des 11 et 30 Janvier [sic]. Si cet état de choses continue tous nos abonnés nous quitteront. J’ai fait remarquer ici que la censure n’avait pas le droit d’intercepter indistinctement tous les journaux. Ceux qui ne renferment pas d’articles visant la Turquie doivent être distribués puisque l’interdiction ne les vise pas. Quant aux numeros [sic] qui paraissent suspects au censures, ceux-ci doivent ou découper les articles qui déplaisent à la Sublime Porte ou les machûrer [sic] et les remettre dans cet état aux destinataires. L’Indépendance devrait écrire officiellement à la Direction Générale des Postes et Télégraphes à Constantinople et se plaindre des agissemen[t]s de la censure. Celle-ci a-t-elle le droit d’intercepter n’importe quels journaux? a-t-elle le droit d’arrêter ce qui appartient à des étrangers, à des Européens? Pourquoi fait elle exception pour des journaux Turcs et Egyptiens dont elle biffe les articles suspects

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et qu’elle distribue ensuite en les retournant à le poste? Cette question intéresse d’ailleurs tous les grands journaux Européens qui ont des nombreux abonnés en Turquie. Ils devraient réunir dans une action commune. Agréez etc.

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que c’est dans un esprit de la plus grande bienveillance que la Sublime Porte examinera les plaintes qu’il nous adresse et en l’engageant de persévérer dans les bonnes intentions dont il fait preuve à notre égard. Je serais heureux si Votre Excellence voulait bien me mettre à même de lui donner également sous peu les apaisements qu’il espère obtenir de la Sublime Porte en vue de la solution désirée. Veuillez, Monsieur le Ministre, agréer les assurances de ma très-haute considération de Votre Excellence le très-humble et très obéissant serviteur Et. Carathéodory

How to cite

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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.




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