Incident du "Journal de Bruxelles." - Huit annexes. -
Carathéodory explains why he contacted the Belgian Minister for Foreign Affairs in the incident with “Journal de Bruxelles”. The Minister said he couldn’t really act against the paper because of the freedom of the press in Belgium, but he promised to meet the editors to stress the sensitivities of this case. The Minister expresses the regret of the government regarding the publication. The next morning Carathéodory receives a letter of the chief-editor of “Journal de Bruxelles” and not an official apology. He contacts the Minister again and receives a not entirely satisfactory reply but he is satisfied with the course of events in such a sensitive situation.
- Copied letter (22-10-1888, Brussels, Prince de Chimay to Etienne Carathéodory Effendi, Letter written after their meeting and accompanied by a letter from the chief-editor of ‘Journal de Bruxelles’) - Copied letter (20-10-1888, Brussels, Baron de Haulleville [chief-editor ‘Journal de Bruxelles] to Prince de Chimay [Minister for Foreign Affairs], Contains Baron de Haulleville’s meaning on the published articles dealing with the Sultan.) - Copied letter (20-10-1888, Brussels, Baron de Haulleville to Etienne Carathéodory Effendi, He discusses the articles on the Sultan and tries to relativize them.) - Copied letter (20-10-1888, Brussels, Etienne Carathéodory Effendi to Baron de Haulleville, Answer in which he accepts Baron de Haulleville’s apologies and gives his opinion.) - Copied letter (23-10-1888, Brussels, Etienne Carathéodory Effendi to Prince de Chimay, He discusses his correspondence with Baron de Haulleville) - Copied letter (20-10-1888, Brussels, Etienne Carathéodory Effendi to Prince de Chimay, Indicates indecent article on the Sultan in the “Journal de Bruxelles” of 18-10-1888.) - Copied letter (20-10-1888, Brussels, Etienne Carathéodory Effendi to Prince de Chimay, Reminds the Minister of their meeting earlier this day and asks him to fulfil his promise and to contact chief-editor Baron de Haulleville.)
Monsieur le Ministre, Je ne saurais m'abstenir, avant tout, de prier Votre Excellence de vouloir bien agréer mes remerciemens les plus respectueux pour la depêche si gracieuse d'approbation qu'Elle s'est plue [sic] à m'adresser le 20 de ce mois, sous le N.° spécial 50, au sujet de ma conduite devant la publication par le "Journal de Bruxelles" des allégations absurdes et infurieuses [sic], empruntées au "New York Herald", sur la Maison de Sa Majesté Impériale le Sultan, notre Auguste et très-gracieux Maître. Comme suite à mon télégramme du 20 de ce mois, sous le N.° spécial 132, je me fais un devoir de relater aujourd'hui à Votre Excellence les raisons qui m'ont engagé à me plaindre
officiellement au gouvernement belge de l'incident dont il s'agit. J'ai eu déjà l'occasion d'informer Votre Excellence que les infâmies [sic] ineptes du journal Américain, avaient trouvé accès dans des petites feuilles insignifiantes belges, mais il n'y avait pas à s'en préoccuper. Dans un pays comme celui-ci où, malheureusement, la législation sur la presse permet une licence allant jusqu' aux outrages et qui n'épargne rien, jusqu'au Souverain national lui-même, et où des poursuites judiciaires sur cette matière, amènent presque toujours, des acquittemen[t]s absolument scandaleux, le meilleur moyen est encore de laisser au mépris public seul, de faire justice de semblables publications. La situation n'est plus la même si des journaux, notoirement officieux, comme le "Journal de Bruxelles" se mettaient sur le même diapason que les feuilles à scandales et sans importance. C'est ce qui m'a décidé à porter plainte auprès du Ministre des Affaires Etrangères et à lui demander, d'une manière aussi courtoise que sérieuse, la satisfaction qui nous était due et l'empêchement d'une récidive quelconque, de la part
d'un organe, sur le caractère duquel il ne pouvait y avoir aucun doute. Le Prince de Chimay écouta avec grande attention mes argumen[t]s; il nia le caractère "d'organe du Gouvernement" au "Journal de Bruxelles" et protesta des intentions du Cabinet; Son Excellence déplora la publication, mais il allégua la liberté de la presse, l'impuissance complète du gouvernement devant la législation en vigueur, en ajoutant que le seul moyen en son pouvoir serait d'intenter des poursuites, si nous en exprimions le désir, moyen qu'il trouvait, d'ailleurs, inefficace dans l'état de la question et en égard aux raisons précitées. Le Ministre des Affaires Etrangères finit toutefois par se rendre, de bonne grace [sic], aux observations que j'ai opposées à ses argumen[t]s et dont la principale était que, quelle que soit la législation locale, il est impossible de laisser parler d'une manière aussi blessante, irrévérencieuse et insultante pour un Souverain d'un Etat amis, des feuilles qui passent, à tort où [sic] à raison, comme officieux et inspirés. Son Excellence promit qu'Elle ferait venir immédiatement le Rédacteur en chef du journal, qu'Elle lui ferait les observations désirées et qu'Elle m'en ferait connaître le jour même le résultat. Au surplus, Elle a tenu à m'exprimer
immédiatement les regrets du gouvernement du Roi de cette publication inconvenante. Ceci se passait le 20; le lendemain matin de notre entretien, au lieu de l'avis du prince de Chimay et des regrets de cette publication qu'il avait promis de me réiterer [sic] par écrit, je reçus une lettre absolument insuffisante du Directeur du "Journal de Bruxelles", datée de la veille. Dans ces occurrences et en vue d'obtenir une assurance écrite des regrets officiels du gouvernement belge et de la reconnaissance de l'obligation qu'il avait de surveiller désormais les publications insultantes de ce genre, j'ai envoyé, sans perte de temps, une note au Ministre des Affaires Etrangères dans laquelle, pour les besoins de notre cause, je fis encore exprès une allusion aux "attaches" gouvernementales du "Journal de Bruxelles". Votre Excellence voudra bien remarquer la réfutation de cette manière de voir dans la note du prince de Chimay, et les observations par lesquelles je réponds dans ma réplique. Nous avons lieu, je pense, d'être satisfaits de la solution obtenue dans une question d'une nature aussi délicate et dans laquelle il fallait éviter toute publicité.
Le gouvernement belge nous ayant donné, pour ce qui le concernait, pleine satisfaction, après les regrets officiels exprimés tout de vive voix que par écrit, malgré le cercle vicieux dans lequel il se trouve toujours placé dans ce genre de questions, j'ai pensé agir dans les intentions de Votre Excellence en faisant parvenir au prince de Chimay, en réponse à la note, les remerciemen[t]s de la légation Impériale pour l'empressement mis à effacer toute trace de ce regrettable incident. Si Votre Excellence partageait cet avis, je crois même que l'expression de la satisfaction et des remerciemen[t]s de la Sublime Porte, que Votre Excellence me chargerait de transmettre au Ministre des Affaires Etrangères, ou qu'Elle exprimerait directement à Monsieur de Borchgrave, à cet effet, serait de nature à faire un réel plaisir au gouvernement belge et à consolider même le résultat heureusement acquis. Entièrement aux ordres de Votre Excellence, je me fais en attendant, un devoir de placer, ci-joint, sous Ses yeux, toutes les pièces de la correspondance échangée et qui sont: 1.° Ma note du 20 de ce mois et la REMARK : The last part of this letter is missing in this series.
Series | HR.SYS-225-33 |
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Place | Brussels |
Date | 25-10-1888 |
Author | Etienne Carathéodory Effendi |
Recipient | Saïd Pacha |
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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.