Discours du Prince Bismarck
Carathéodory analyses Bismarck’s yearly speech at the Reichstag. The latter is favorable towards Russia but tries to support all of Germany’s allies. If Russia attacks one of Germany’s allies it remains unclear which one of them Germany will support. This is crucial for Russia in outlining its strategic policy in the Balkans. Therefore Russian authorities cease to believe that an occupation is the only solution for gaining the proposed objectives. Carathéodory sees this as a conciliatory attitude on the part of Russia.
Monsieur le Ministre, Le discours que le Chancelier d'Allemagne vient de prononcer au Reichstag forme toujours le grand événement de la semaine. Si on rapproche ce discours des épanchements faits lors du dîner parlementaire qui a précédé la manifestation publique du Prince de Bismarck, on arrive à la conclusion que l'Allemagne prendra devant les,
évenements [sic] qui se déroulent en ce moment, identiquement la même attitude que la Russie a gardée lors de la guerre de 1870. L'opinion prédominante dans cette Capitale est toutefois que le discours du Chancelier contient des nuances plutôt favorables à la Russie; Cependant, il ne faudrait pas trop perdre de vue que si Son Altesse a eu le rare mérite de pouvoir contenter tout le monde, il n'en est pas moins vrai que sa harangue parlementaire contient certains sous- entendus qui peuvent être médiocrement goûtés à Saint-Petersbourg. "L'Amitié séculaire avec la Russie" n'est-elle pas amplement compensée dans le discours par "l'amitié
séculaire avec l'Angleterre?" D'ailleurs, comme l'Allemagne éprouve une "sympathie égale pour tous ses amis" si ses efforts en faveur de la paix échouaient, si la Russie faisait la guerre malgré les efforts du Chancelier et si "un autre de ses amis" s'y mêlait, il se pourrait qu' alors, l'Allemagne soit obligée à prendre nettement parti contre l'une des Puissances avec lesquelles elle est en intimité. C'est à ce point que s'arrête la déduction du Prince de Bismarck. Le Chancelier a cependant "oublié" de révéler ce qui s'ensuivrait si l'Allemagne échouait même dans ce cas et si la guerre continuait dans ces
conditions prévues. Il est évident que c'est là le point qui aurait intéressé le plus l'Europe et plus spécialement le parlement Allemand à savoir, mais Son Altesse a crû [sic] devoir laisser sous ce rapport, le monde dans une parfaite obscurité. Et c'est même cet inconnu devant lequel la Russie se trouvera forcément placée, dès qu'il n'y aura plus moyen de reculer, qui fait modifier les points de vue pessimistes des derniers jours et qui fait, en ce moment, croire, que le Cabinet de Saint-Peters- bourg entrera, peut-être, à composition, au dernier moment, devant un allié aussi "énigmatique" et ne voudra pas commencer
l'équipée aventureuse, au plus haut point, à laquelle les comités révolutionnaires Slaves la poussent. Déjà ses organes ne proclament plus l'occupation comme une condition indispensable, et ne serait-ce pas là un indice de dispositions plus conciliantes et plus conformes à la réalité des choses? Veuillez, Monsieur le Ministre, agréer les assurances de ma haute considération.- de Votre Excellence le très-humble et très-obéissant serviteur Et. Carathéodory
Series | HR.SYS-225-20 |
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Place | Brussels |
Date | 08-12-1876 |
Author | Etienne Carathéodory Effendi |
Recipient | Safvet Pacha |
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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.