Minir Pacha sums up the reactions against the recent bloodshed in Saint Petersburg. He describes manifestations in Liège and Brussels and mentions that several socialistic and liberal newspaper filed support lists. Some left wing MP’s and senators handed out a petition and send it to the Ministry of Foreign Affairs.
Monsieur le Ministre, Les incidents survenus à St. Pétersbourg, le 22 du mois dernier, et ceux qui ont suivi dans d’autres villes de Russie, ont été la cause ou le prétexte d’une série de manifestations anti-russes qui se sont produites sous diverses formes en Belgique. Le 25 Janvier, à Bruxelles, une centaine d’individus, composée en majeure partie d’ouvriers socialistes et aussi des quelques étudiants, se sont rendus à 10 heures de la nuit devant l’hôtel de la Légation de Russie et y ont fait quelque tapage en lançant des vociférations grossières à
l’adresse du Czar et de son Gouvernement. La police, immédiatement accourue, n’a pas eu de peine à disperser ces manifestants. Le 29, à Liège, s’est tenu un meeting populaire de « protestation contre les massacres de Russie ». A la sortie, un groupe d’énergumènes s’est livré à des démonstrations hostiles devant le Consulat de Russie. Le 30, autre meeting, à la « maison du Peuple » à Bruxelles. Les principaux orateurs du parti socialiste y ont tenu des discours violents. Il en a été de même à Anvers et à Gand. Le 11 Février courant à Bruxelles, la « Ligue belge des droits de l’homme » avait convoqué un meeting de protestation contre ce qu’elle appelle « les atrocités russes ». Dans l’auditoire, on remarquait de nombreux étudiants et étudiantes slaves. Plusieurs orateurs, notamment deux députés socialistes, MM. Vanderkindere et Lorand, ont fait le procès du régime politique de la Russie qui, d’après eux, justifie l’emploi de la violence contre la violence. Un autre meeting « antitzariste », organisé par « la jeune garde libérale progressiste », a eu lieu à Schaerbek. En outre de nombreux journaux
socialistes et même simplement libéraux ont ouvert des listes de souscription en faveur des ouvriers grévistes de Russie. D’autres listes circulent parmi les étudiants et les professeurs des Universités libres de Belgique. Mais, ni les unes ni les autres ne semblent appelées à réunir que de maigres souscriptions. Enfin, l’« Association des écrivains belges » et plusieurs autres Sociétés littéraires ont voté une protestation énergique contre l’arrestation de l’écrivain révolutionnaire russe, Maxime Gorki. Mais, une manifestation des plus singulières autant qu’incorrecte a été celle des gauches de la Chambre des Représentants et du Sénat de Belgique, lesquelles, par l’entremise de Mr. De Mot, Sénateur et Bourgmestre de la Capitale, ont fait parvenir une pétition en faveur de la libération de Maxime Gorki, au Ministre de Russie à Bruxelles qui s’est empressé de la remettre au Ministre des Affaires Étrangères pour qu’elle soit simplement retournée à l’expéditeur. Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, les assurances de ma plus haute considération.
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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.