Synopsis

Ouverture des chambres et loi sur l’instruction primaire

Alexandre Carathéodory Effendi reports on the reformation of the Education Act of 1842. The Catholic Party strongly opposes the act, while radical left accuse the Government of not acting harshly enough against insurgent clerics and mayors.


Transcriptions

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Monsieur le Ministre, J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Votre Excellence que la session législative 1879-80 s’est ouverte le 12 Novembre conformément à l’article 70 de la Constitution qui porte que les Chambres se réunissent, en plein droit, chaque année, le second mardi de novembre. Il n’y a pas eu cette année de discours du Trône, et dans les deux Chambres cette première séance, fort courte

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d’ailleurs a été consacrée au formalités d’ouverture et à l’élection des bureaux. Monsieur de Tornaco jusqu’ici Vice-Président du Sénat en a été élu Président, en remplacement du Prince de Ligne, qui avait donné sa démission. Votre Excellence n’ignore pas que Son Altesse occupait depuis trente ans cette haute position appelé par un vote toujours unanime des catholiques et des libéraux. Le Prince de Ligne a eu devoir donner sa démission il y a quelques mois alléguant son âge avancé mais en réalité à cause d’une divergence d’opinions surgie entre son parti et lui à propos de la loi sur l’enseignement primaire.

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Pour faire suite aux dépêches que la Légation a eu l’honneur d’envoyer, en temps opportun, au Ministère Impérial concernant la révision de la loi de 1842, sur l’enseignement primaire, je crois de mon devoir d’informer Votre Excellence que la mise à l’exécution de cette loi, votée par les deux Chambres et sanctionnée par le Roi rencontre des difficultés qui seront aplanies tôt ou tard mais qui mettent néanmoins le Cabinet dans une position assez difficile. Le parti catholique la qualifie de « loi de malheur » et la presse radicale, qui a l’air de tout compromettre en Belgique comme ailleurs, fait

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depuis quelque temps une guerre très vive au Cabinet, lui reprochant de ne point persécuter quelque peu le clergé et de ne pas révoquer quelques bourgmestres qui mettent obstacle à l’exécution de la nouvelle loi. Cette même presse réclame, en outre, avec persistance, le rappel du Ministre accrédité auprès du Pape. Le Cabinet le parti le plus pratique de la majorité sont persuadés au contraire, que la meilleure façon de faire entrer la réforme dans les mœurs consiste a user de beaucoup de modération et à ramener à soi(?) les catholiques sincères qu’on est parvenus(?)

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à effrayer en leur représentant les établissements officiels comme des écoles d’athéisme. Quoi qu’il en soit, Monsieur Frère-Orban et ses collègues agissent en hommes d’État, et il me semble, si j’ose exprimer mon humble avis, que l’extrême gauche en les abandonnant n’atteindrait d’autre but que de ramener au pouvoir les cléricaux qui, il y a quinze mois, semblaient irrévocablement exclus. Daignez, Monsieur le Ministre, agréer l’hommage respectueux avec lequel j’ai l’honneur d’être de Votre Excellence le très-humble, très-dévoué et très-obéissant serviteur.

How to cite

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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.




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