Synopsis


Transcriptions

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Excellence. La mission du Général Wilisen a eu le plus grand succès en Autriche, d’après les nouvelles deviennent, les bases sont arrêtées et on est d’accord sur tous les points ; à Berlin on considérait la mission de ce Général comme ayant réussi sans que les bases du traité soient tout à fait arrêtées ; on est à discuter à quel point du territoire autrichien, l’occupation de l’ennemi changerait de droit en violation. L’Autriche abandonne entièrement la direction de ce nouveau plan stratégique à la Prusse qui est heureuse d’accepter tout en étant surprise d’une offre qui ne lui laisse plus rien à désirer pas plus qu’à opposer de nouveaux refus à l’Autriche. Quoique toute l’Allemagne soit montée contre la France, une moitié est portée pour l’Autriche et veut même considérer la passage du Tessin par les

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Français comme une violation du territoire de la Confédération. L’autre moitié, se composant de quatre Royaumes savoir : Bavière, Saxe, Wurtemberg, Hanovre, est plutôt porté pour la Prusse et tout divisés que ces petits Etats soient encore entre eux, attendu que les uns veulent considérer le passage du Mincio comme une violation, tandis que les autres ne voudraient admettre ce fait que lorsque les Français passeraient l’Adige. On croit pourtant généralement qu’à un moment donné ils s’uniraient tous pour faire une coalition, et dans ce cas, la guerre générale deviendrait inévitable si la Russie, comment persiste à le croire, fait cause commune avec la France. L’Autriche prépare quatre corps d’Armée considérables à observation pour les opposer à celui du Maréchal Pélissier ; ses armées seront prêtes vers la fin Juillet. Ce qui devient très grave, c’est que l’Autriche n’avait reconnu Napoléon III, comme Empereur des Français, qu’avec la condition de qu’il ne toucherait pas au traités de ce 1815, elle le considère donc aujourd’hui comme un usurpateur et ne

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cherche rien moins qu’à le détrôner ; ce n’est pas une guerre contre la France et son Empereur qu’elle fait mais contre Napoléon III qu’elle n’appelle plus autrement que par le nom d’usurpateur : Votre Excellence comprend aisément que l’Empereur continuera, par conséquent, la guerre à outrance et qu’il ne manquera pas de bouleverser plutôt toute l’Europe que de se laisser humilier. L’appel de Kossuth par l’Empereur, pour aller révolutionner la Hongrie, a fort ému l’Angleterre qui aurait catégoriquement demandé à la Russie quelle serait son attitude ultérieure vis-à-vis de l’engagement pris envers la Prusse de rester neutre, d’autant plus que l’empereur des Français a violé les traités en faisant la guerre. On assure que la Russie, de son côté, est fort peu satisfaite du système adopté par l’Empereur de faire appel à toutes les nationalités. Malgré tout la Russie permet à sa diplomatie, en Europe, un langage peu rassurant pour les Etats dont la neutralité est garantie par les traités de 1815. Il semble que le Prince Gortschacoff regarde déjà la guerre actuelle comme une atteinte portée à ces traités. Monsr. De Brunon s’exprime assez librement à ce

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sujet à Londres. Les hommes d’État les plus influents de la Grande-Bretagne, lui ont fait comprendre en termes très précis que, si le gouvernement de la Reine avait conservé une attitude aussi inoffensive dans le différent qui s’est élevé entre les cours belligérantes, c’est parce qu’à son point de vue le droit public européen n’avait pas été violé, mais que si quelques États en Europe, dans des vues ambitieuses, pensaient à un remaniement de la carte d’Europe, ces États avaient tort de croire que l’Angleterre ne s’opposerait pas aux tentatives d’empiètement de quelque côté qu’elle puisse naître. Tous les cabinets de l’Europe sont sérieusement préoccupés du sort de la Turquie et l’attitude que la Russie prendrait dans le cas qu’une guerre générale éclaterait. Les personnes haut-placées, dans le cercle politique, craignent fort que la Russie, profitant de la circonstance actuelle de l’Europe, cherchera dans un moment donné, à porter un grand coup sur l’Empire Ottoman. Je saisis cette occasion pour renouveler à Votre Excellence les assurances de ma plus haute considération et de mon sincère dévouement avec lesquels j’ai l’honneur d’être De Votre Excellence. Le très-humble & très-obéissant serviteur Diran


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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.




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