Synopsis

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Diran Bey informs the Minister for Foreign Affairs, Fuad Pacha, about the shift in political power in Belgium. He states that two political ‘parties’ are represented in the Belgian parliament: the Catholics (the right) had lost their power to the liberals (the left) the year before. He then describes some episodes from recent parliamentary debates that took place in reaction to the King’s speech, and focuses more specifically on the reactions of the Catholics. His summary of their reactions during the debate on the role of the clergy in education leads him to an observation of a division within the Catholic ‘party’. Many Catholics left the room, which seemed to have been a surprising and unseen event. Some Catholics, however, (Dedecher and Vilain XIV) remained seated, and the debate continued. Diran Bey states that the liberal party takes advantage of this discord within the Catholic party. He writes that everyone noticed the coldness of King Leopold’s speech, but concludes that this was addressed differently by both parties. These differences are not reported objectively, as Diran Bey seems to portray the liberals as cunning, whereas some of the Catholics are portrayed as sore losers.


Transcriptions

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Excellence Les deux partis qui depuis longtemps se disputent et se partagent l’opinion publique en Belgique, en sont venus à se faire de grandes niches, pour me servir du mot vulgaire, mais qui explique le mieux la situation ; je crois de mon devoir de faire part à Votre Excellence de celle dont la droite de la chambre s’est rendue coupable en dernier lieu au sujet du projet d’adresse en réponse au discours du Trône. Le parti catholique représenté par la droite ne pouvait pardonner au parti libéral, c'est-à-dire la gauche, la manière hardie et habile, tout à la fois, avec laquelle ce dernier l’avait renversé du pouvoir, l’année dernière, en exagérant la portée d’une nouvelle loi sur la charité que la droite avait présentée aux Chambres et que la gauche a su rendre odieuse au pays en l’intitulant la loi des couvents. Je ne veux pas me livrer à de nouveaux commentaires sur un fait qui a déjà assez occupé la Presse en Europe, ni sur le plus ou moins de prise à l’attaque que présentait cette loi, ni sur

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l’attaque en elle-même et sur son issue : Votre Excellence sait parfaitement à quoi s’en tenir à ce sujet : Je veux seulement venir à la vengeance que la droite avait méditée depuis lors et qui, franchement, aurait pu être plus grande, ou le temps qu’on y a mis. L’ouverture de la session Législative a eu lieu cette année comme toutes les années précédentes, et au fond, cette cérémonie s’est passée sans aucun fait saillant. La droite, pourtant, s’est mise à calculer la portée de chacun des paragraphes du discours du trône et en trouvait déjà un ou deux qui n’étaient pas entièrement de son goût. A l’une des séances suivantes, lorsqu’on en vint dans l’adresse à la discussion de ces paragraphes, la droite s’est mise, à son tour, à exagérer la portée des paroles du Gouvernement et, refusant de voter pour la suppression du clergé dans l’enseignement s’est levée des bancs de la chambre et s’est retirée, quoique la surprise de ce fait, sans précédents, fut grande, la Chambre ne continua pas moins ses délibérations et le vote ne fut pas douteux attendu que : « faute de combattants… ». Je dois ajouter pourtant que quelques membres de la droite, parmi lesquels on remarquait MM. Dedecher & Vilain XIV se sont abstenus de suivre

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l’exemple de leurs amis politiques et cet acte qui aurait pu avoir une plus grande portée, a manqué son effet à cause de l’espèce de division qui s’est mise dans les rangs de la droite. Votre Excellence comprendra sans peine avec quel succès la presse libérale bat en brèche ses adversaires et combien elle profite de cette circonstance ; maintenant, je ne puis affirmer qu’une chose à Votre Excellence, c’est lorsque la députation de la Chambre s’est rendue au Palais pour remettre l’adresse au Roi Sa Majesté l’a reçue avec une certaine froideur qui n’a échappée à personne mais que chacun des deux partis explique à sa manière. Je saisis cette occasion pour renouveler à Votre Excellence les assurances de ma plus haute considération & de mon dévouement sincère avec lesquels j’ai l’honneur d’être De Votre Excellence Le très humble & très obéissant serviteur. Diran

How to cite

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Consulted online at Ottoman Diplomats: Letters From the Imperial Legation in Brussels (1849–1914) (2014 Edition), Centre for Political History (PoHis), University of Antwerp, <http://dighum.uantwerpen.be/ottomandiplomats/>.




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