Ottoman Diplomats

Excellence, Je suis vraiment désolé d’apprendre, par mon père, que le télégramme que j’ai pris la liberté d’adresser le 30 avril à Votre Excellence, a produit sur Elle, parce qu’il n’était pas chiffré, un tout autre effet que celui que j'avais espéré obtenir. N’ayant pas de chiffre pour correspondre directement avec Votre Excellence et ne voulant pas me servir d’un intermédiaire dans une question aussi délicate, j'ai cru pouvoir Lui

faire parvenir mes prières par la seule voie rapide et sûre qui m’était ouverte; d’autant plus qu’il n’y avait rien de compromettant pour personne, si ce n’est, peut-être, pour moi seul : Puisque j’exposais humblement le chagrin profond dans lequel je me trouvais. Je connais trop bien les nobles sentiments qui animent Votre Excellence à mon égard pour douter un seul instant de son généreux appui dans une circonstance aussi critique : je La prie donc de m’excuser si, bien malgré moi, j’ai pu Lui déplaire; mon but au contraire était de faire un appel désespéré à Son cœur paternel, convaincu qu’Elle comprendrait les cruelles angoisses de mon pauvre vieux père et qu’Elle se ferait un véritable plaisir de les apaiser : en laissant son fils à son poste à Bruxelles. Je ne veux pas parler de nouveau de mes années de service, ni de ce que j’ai pu faire et que je serai toujours heureux de faire encore pour ma chère Patrie, je laisse avec confiance cette question à la haute et bienveillante appréciation de Votre Excellence, en La remerciant du fond du cœur, à l’avance, de ce qu’Elle daignera faire pour moi, et je saisis avec empressement cette occasion pour Lui renouveler les assurances de ma plus haute considération et de mon bien sincère dévouement. F. Glavany