Het Griekse drama in de Neder­landen


Meurice en Vacquerie, Antigone (1844)


Thomas Crombez

Meurice, Paul en Auguste Vacquerie, Antigone. Brussel: Lelong, 1846.

(Geschreven en opgevoerd in het Théâtre de l'odéon in 1844.)


Préface

De beide vertalers, sterk door het romantisme geïnspireerd, beginnen met te benadrukken dat hun tekst geenszins recht doet aan de opvoering ervan in het Odéon, twee jaar eerder. Samen met de muziek (Van Mendelssohn), met het 'dubbele' toneel (allicht de combinatie van koor en spelers), het decor, kan men zich niet voorstellen hoe sterk de impact van het totaalspektakel geweest is. Iets dramatischer uitgedrukt:

(8) D'un bout à l'autre de la pièce, la musique court dans ce drame comme le sang de ses veines, et Mendelssohn complète Sophocle.

Dat totaalspektakel was er zeker ook al bij de Grieken, betogen ze. Het was zelfs zo belangrijk dat het de tekst zelf overschaduwde, die trouwens begon als een terzijde tussen de koorzangen.

(9) Il y a dans leurs pièces une telle profusion matérielle, que le drame proprement dit devient presque un accessoire. — Et puis, il faut se souvenir que leur tragédie n'était guère, dans l'origine, que l'entr'acte des chœurs, et que, même dans sa plus complète émancipation, il lui resta toujours quelque chose d'une cérémonie.

Nu gaan ze helemaal de romantische toer op, en ze nemen de verdediging op zich van twee erg 'anti-moderne' eigenschappen van het Griekse drama, die het voor de smaak van het eigentijdse publiek zo onverteerbaar maken, maar het juist heel erg dicht in de buurt van het romantische drama drama van victor Hugo brengen: het introduceren van komische personages in een tragisch stuk (?!?), en het rijkelijk aanwezige geweld, dat totaal in strijd is met de bienséance van het Franse classicistische drama.

(11) Autre chose. De quelles déclamations n'a-t-on pas insuite l'art actuel, sous prétexte de violence et de brutalité? Tout était perdu. On quittait les saintes études ducœur pour descendre aux bestiales émotions des sens. Pour combien d'esprits superficiels une pièce n'est-elle pas convaincu de mélodrame dès qu'il y a un meurtre ou un cadavre sur la scène ? Or, voici que dans Antigone, dont le sujet est le cadavre de Polynice, Hémon, après avoir craché à la figure de son père et avoir essayé de le tuer, se tue. Antigone se pend. Eurydice se poignarde. Ainsi, trois suicides. Quatre cadavres, dont deux restent sur le théâtre une demi-heure. — Et cela partout. — Ajax se tue sur la scène.—Dans les Supplantes, les cadavres des six chefs encombrent le théâtre, mais ce n'est pas assez, Evadné se précipite dans le bûcher. En tout, sept cadavres. La Lucrèce Borgia de notre grand poète n'avait montré que cinq cercueils. — Le plus hardi des mélodrames n'oserait jamais exploiter I'enaotion matérielle avec la millième partie de la sincérité des Grecs. Où la curiosité de la souffrance physique a-t-elleété plus loin que dans la scène où Philoctète, pris d'un accès de son mal, se roule à terre, veut qu'on lui coupe le pied et crie des inuts inintelligibles? — Polymestor vient sur la scène les yeux crevés et hurlant comme une bête fauve. — Une grêle de sang, pour parler avec Sophocle, tombe visiblement des yeux rouges d'OEdipe. — Dans le Prométhée d'Eschyle, Vulcain enfonce un coin de fer au travers de la poitrine du divin patient. — Dans les Trachiniennes de Sophocle, Hercule vient mourir sur la scène dans les contorsions d'un homme qui brûle. — Hippolyte, sanglant et brisé, est rapporté en lambeaux sur le théâtre, cl Euripide, au lieu de dissimuler prudemment son agonie comme Racine, eu étudie avec la conscience de l'art grec les dernières convulsions. — Voilà, ce nous semble, une certaine brutalité, mais quelle scène approche de cette effroyable scène des Bacchantes, où Agavé, dans l'égarement divin, agile en riaiit la tête de son propre fils, fraîche "et toute ruisselante"?