Archief Etcetera


Alimentation générale



Alimentation générale

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Mohamed 'Ben' Benaouisse

'MOI ET...'

EST UNE FORME IMPOLIE

Opgegroeid in de buurt van La Louvière; leeft en werkt in Gent sinds 1995. Deelname aan De Beste Belgische Danssolo (eerste Victoria Festival, 1994). Lid van het danstrio Latrinité, samen met Helmut Van den Meersschaut en Noël Van Kelst: Dansé Donsé Dan Dan (1995), Auri Sacra Fames (1997), Limbus Patrum (2000). Acteur/danser in: Moeder en Kind (Victoria, 1995), Club Astrid van Lies Pauwels (Victoria, 2001). Eigen artistiek parcours: Invasif (Lille, juni 2001), Het is Lam (Victoria, december 2001), Invasif II (Caermers-klooster in Gent, april 2002).

Moi et ma mémoire

Quand j'étais petit, ma mère me demandait souvent d'aller chercher quelque chose qui se trouvait à la cave. Du lait, de la farine, du charbon,... Je me souviens que, plusieurs fois, je restais immobile à la cave ne sachant plus ce que je devais lui apporter. Je n'osais plus remonter, j'avais peur. Encore une fois, j'avais oublié. Très tôt donc j'ai eu peur de ma mémoire; elle pouvait disparaitre à n'importe quel moment. A la maison, on m'appellait 'FAMA' qui veut dire 'être bête', et à force de me le répéter, j'ai failli le devenir.

Moi et la langue arabe

A la maison mes parents parlaient le marocain entre eux. Avec nous, leurs enfants, ils parlaient presque toujours le français. J'ai vécu avec les deux langues à la maison: le marocain de loin et le français de près. Mais aujourd'hui encore j'ai peur de parler ma langue, il y a une sorte de paralysie qui me pousse à éviter les gens de ma propre culture, de mon propre pays. En même temps, pouvoir, un jour, parler et lire la langue arabe est mon plus grand rêve.

Moi et les arabes

Petit, j'ai été éduqué avec une image négative sur les arabes: ils trainent les rues tard le soir, ils sont nés pour rater tout ce qu'ils entreprennent, ils n'ont pas de bonnes manières,... Mon père me conseillait de ne pas les fréquenter. Je pense que tout cela m'a influencé très fort dans ce que je suis et sur

ma manière de voir les choses. J'ai la chance, avec tous les inconvénients que cela comporte, de 'voir soi même et sa propre culture' avec une certaine distance. En fait, comme si j'étais un belge.

Moi et l'école catholique

Le matin quand j'arrivais en classe, je me mettais debout avec les autres pour réciter le 'Notre Père' que je connaissais par cœur. Personne ne se posait des questions. C'était quelque chose de l'ordre du normal et moi je le faisais aussi naturellement pour être et faire comme les autres. J'adorais le cours de Religion, toutes ces belles paraboles, et je voyais Jésus comme un héros. Je savais que 'chez nous', c'était pas le même dieu et pas les mêmes histoires mais mon père n'a jamais voulu nous inculquer l'islam. J'ai beaucoup de respect pour cela, surtout que je savais qu'il avait étudié le coran comme enfant et qu'il en connaissait des passages entiers par coeur. Pourquoi ne l'a-t-il jamais fait? Cela restera pour moi toujours une énigme.

Avec la classe, nous devions parfois assister à une messe. Je trouvais cela grandiose. J'en ai encore l'odeur de ces messes. Un jour, je décidais de me lever avec les autres pour aller chercher l'hostie. J'avais très peur de manger ce corps du christ, peur que mes parents le remarqueraient lorsque je rentrais à la maison, peur qu'il y aurait quelque chose de grave qui se passe entre ces deux dieux si différents. C'était ma première et dernière hostie. Non, plus jamais une telle peur.

Moi et le prof de français

J'étais destiné pour être ingénieur. Peut-être dans la sidérurgie 'Boel' où travaillait mon père depuis des années. Un petit rêve d'honneur qu'avait mon père, si j'échouais à faire carrière dans le monde professionnel du football. C'est la raison, je crois, pour laquelle mes parents m'ont placé dans une école technique. Durant ces années, j'ai fait connaissance avec mon prof de français qui m'a donné le goût de lire. Il parlait de la littérature avec passion. Après les cours, on se retrouvait parfois au café, je le voyais ivre, s'amuser. Un bon vivant. C'était la première fois que je découvris qu'alcool n'allait toujours pas de paire avec misère comme on me l'avait appris. Vivre avec les livres tout en faisant la fête devenait pour moi une sorte de mode de vie idéale.

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Je me souviens

Qu'il avait son rituel 'du café et de la tartine'.

LE RITUEL DU CAFE ET DE LA TARTINE

i. Il touillait.

2. Il gouttait le café avec la cuillère en aspirant bruyamment. 3. A l'aide de la cuillère, il mettait un peu de café sur un bout de la tartine. 4. Il buvait un peu de café. 5. Il trempait la tartine et la mangeait.

6. Il buvait du café.

7. Il préparait sa cigarette.

8. Il buvait le reste du café.

9. Il allumait sa cigarette.

(Fragment uit Les dernieres choses dont je me souviens de mon père [catalogus Invasif])

Ce prof nous incitait à écrire des poèmes, nous futurs mécaniciens ou ingénieurs industriels. J'avais écrit mon premier poème et il était publié dans un petit recueil de l'école. Son engagement était grand et courageux, surtout dans une école technique où on 11e devait pas perdre de temps avec des fantaisies. Je l'ai revu une fois, il y a deux ou trois ans. Il était devenu un peu amère. J'ai senti que l'image que j'avais de lui faisait partie du passé. Je lui ai dit que j'habitais à Gand et que je faisais de la danse et du théâtre et que j'en vivais. Je lui parlais de Georges Perec qu'il ne connaissait pas. Pendant un petit temps, je revis la flamme aux yeux qu'il avait autrefois. Après avoir bu un verre ensemble, il nie disait qu'il était content que son travail servait quand même à quelque chose et il est parti d'une manière triste. Cette rencontre m'a laissé un goût... de peur. Comment a-t-on pu casser un homme qui était si plein de vie et de passion?

Moi et la lecture à la maison

Je me souviens d'une certaine inquiétude quand mes parents ont vu une accumulation progressive de livres envahir ma chambre à coucher. Ma mère me disait que c'était une perte de temps, mon père me disait de faire attention de ne pas perdre la tête. Pour moi c'était la seule manière de m'évader du contexte familial, et au fond de moi j'avais trouvé une arme pour résister. Avec la lecture, je devenais hors de leur contrôle.

Moi et ma chambre à coucher

Cette chambre devenait ma base. Je classais et collectais tout document qui nie tombait sous les mains; il n'y avait pas un coin qui soit vide. Tous les soirs, j'écoutais la radio, jusqu'au petit matin. Je dormais 2 à 3 heures par nuit. L'obsession de mourir, vouloir à tout prix faire quelque chose, l'envie d'aventure. Je me souviens que j'étudiais comment un homme peut faire tous les métiers du monde en une vie. Je nie souviens aussi que j'essayais de démontrer à travers les religions et les croyances que c'est le soleil qui les a inspiré et qui est à la source de l'idée de dieu. Depuis longtemps je ne croyais plus en dieu mais je lui parlais toujours.

Moi et Liège

Je quittais mon village pour aller faire des études d'histoire d'art et d'archéologie à l'université de Liège. J'ai choisi cette ville parce qu'elle était la plus éloignée de mon cocon

familial. Je pris le premier kot venu. Je 11e connaissais personne. Je ne sais plus comment c'est arrivé mais j'ai fait la fête toute la nuit, j'ai terminé dans un café où l'on passait Brel à volonté. Brel et encore du Brel. Tout le café devenait triste, et moi aussi. Je sentais que j'étais belge. Le matin, je me suis réveillé sur le trottoir en face du café. On m'avait volé la seule veste que j'avais emporté. Je suis retourné à mon kot et j'ai dormi toute la journée sur ce matelas sans couverture.

Moi et le prêtre-masseur

Un petit chauve s'approche de moi. Il est en admiration devant mon pantalon noir large d'hip-hopper. Il me demande s'il peut toucher pour voir la qualité du tissu et comment cela avait était fait. On a commencé à parler sur le Maroc qu'il avait visité plusieurs fois. Il m'a proposé de venir boire un café chez lui. Et on parlait de tissus. Il me proposa de revenir un autre jour car il avait quelques pantalons à me montrer et si je le voulais, je pour-

rais même les essayer. Je me rendis au rendez-vous avec mon prêtre et j'entendis pour la première fois Händel et Bach. Il proposa de m'en faire une cassette et si je le désirais je pouvais rester pour manger ensemble et parler de la musique classique. Il était tout excité quand je lui dis que j'aimais danser et que je voulais en faire mon métier. Il proposa de me faire un massage...

Moi et Fratersplein à Gand

Na twee jaren in Luik, beslis ik om met mijn universitaire studies te stoppen en besloot ik om toch doen wat ik wou altijd doen: leven met dansen en podium. Ik gaf mij twee jaar voor leren, voor kijken of ben ik er klaar voor. 't Was da of terug gaan naar Familleureux, mijn Waals dorpje, en werken in het bedrijf waar mijn vader heeft bijna twintig jaren gewerkt. Ik heb mij ingeschreef voor een gratis stage van een paar dagen in 'Le cirque divers'. Beweging-stem-theater-contact-improvisatie. Ik deed goed blijkbaar. Ik

SO



had goesting om te leren en alle 'stage-gevers' zagen mij graag. Op het eind van, ik wist da niet als ik mij ingeschreef heb, was er een auditie voor een project in Gent. Ze zocht een dertigtal jonge amateurs in verschillende steden in België. Een van de'stage-gevers' heeft mij bijna verplicht om die auditie te doen. Ik wou niet, ik wou leren en ik had twee jaren voor. Uiteindelijk deed ik die auditie. Het was mijn eerste en de laatste tot nu. Ik kwam binnen en twee mannen waren aan een tafel aan te wachten. Ze gaven mij een potje koffie en we spraken efkes over mij. 'Ik dans hip-hop en funky, ik zing een beetje en ik "rap" ook.' En ze vroegen mij of wou ik aan hun iets tonen. En ik deed het. Als elke kandidaat zijn gepasseerd, die 'stage-gever' gaf mij een knipoog en wist ik dat ik geselecteerd ben.

Dit was mijn eerste contact met Dirk Pauwels en Victoria. Later land ik op de Fratersplein waar Victoria zit nog altijd. Op die plein heb ik een nog een ander wereld tegen gekomen. Mijn eerste ervaring op podium, mijn eerste danswedstrijd, mijn eerste toneelstuk, mijn eerste grote liefde, mijn eerste tournée, mijn eerste sigaretten, mijn eerste collectief (Latrinité), mijn eerste workshop, mijn eerste ... Fratersplein was ook mijn eerste domicilie-adres in Gent als ik besloot om in Gent blijven. Nu na negen jaren in Gent, schrijf ik die kleine tekst van Fratersplein. Veel buitenlanders zijn hier gepasseerd. En iedereen ga terug van waar ze kwamen. Ik ben in Gent gekomen en gebleven. Waarom? Ik zeg altijd dat ik ben gewoon verliefd op die stad.

Moi et la mort de mon père

La dernière nuit avant sa mort, mon père m'avait appris un petit passage du Coran que je devais réciter en lui tenant sa main lorsqu'il serait en train de mourir. Mon père disait un mot et je devais répéter après lui. Mot par mot j'apprenais par coeur et par phonétique. Je ne connaissais pas le sens de ce que je disais. Je devais le réciter sans arrêt, en boucle, jusqu'à ce qu'il soit mort. Je l'ai fait et aujourd'hui je serais incapable de le réciter encore. J'ai oublié. Sûrement parce que je n'en connaissais pas le sens.

J'ai longtemps éspéré qu'un jour mon père m'apprenne à faire la prière et je n'ai jamais osé lui demander. C'est quelque chose que je regrette et dont je sais que cela ne pourra plus jamais se passer.

(Geschreven op vraag van Etcetera)

JE ME SOUVIENS... Partie i

Je me souviens que mon premier film au cinéma s'appelait Konga, une mauvaise adaptation de King Kong.

Je me souviens du moment où mon père est mort d'un cancer du pancréas. Je me souviens que mon père ne voulait pas que je sois un arabe comme les autres. Je me souviens que mon père me donnait à manger du jambon en cachette. Je me souviens que mon père me disait de ne pas fréquenter les arabes parce qu'il n'y a rien de bon là dedans.

Je me souviens que, petit, mon père ne me parlait jamais en arabe parce que cela ne me servirait pas.

Je me souviens que mon père frappait ma mère quand elle faisait quelque chose de pas bien.

Je me souviens que la première fois que mon père a vu ma mère, elle était en train de nettoyer

devant la maison de ses parents et qu'elle avait de longs cheveux.

Je me souviens que mon père a traîné ma mère par les cheveux le long du corridor

car elle nettoyait devant la maison très tard le soir.

Je me souviens que mon père est arrivé en France dans un camion.

Je me souviens que mon père travaillait à la mine.

Je me souviens que mon père tuait le mouton dans le jardin.

Je me souviens que mon père jouait au tiércé en cachette de ma mère.

Je me souviens que mon père se faisait fouiller les poches par ma mère.

Je me souviens que mon père aimait jouer aux cartes en famille très tard le soir.

Je me souviens que mon père avait une première femme et qu'il l'a quittée parce qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfants. Je me souviens que mon père buvait de l'alcool avant son mariage.

Je me souviens que mon père adorait les moules.

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JE ME SOUVIENS... Partie 2

Je me souviens de mon père pleurant trois fois: la première à la mort

de sa mère, la seconde à la mort de ma sœur dans le ventre de ma mère

et la troisième lorsqu'il a senti qu'il allait mourir.

Je me souviens que mon père était un grand amateur

et connaisseur de football.

Je me souviens de Pelé, Platini, Maradona.

Je me souviens qu'Enzo Scifo a débuté à La Louvière.

Je me souviens que mon père s'entraînait avec moi le dimanche.

Je me souviens que, petit, mon père jouait au foot pieds nus. Je me souviens d'avoir été en admiration lorsque j'ai vu pour la première fois nager mon père et qu'il ne m'avait jamais dit qu'il pouvait nager.

Je me souviens que mon père se couvrait tout entier dans le sable car c'était bon pour le rhumatisme. Je me souviens que mon père était un prince au Maroc et un ouvrier en Belgique.

Je me souviens que mon père avait un ventre gros et dur comme un ballon.

Je me souviens que mon père avait son ventre gonflé d'eau. Je me souviens que mon père prenait des bains bouillants. Je me souviens que mon père a perdu 15 kilos en un mois. Je me souviens que mon père buvait du Coca-Cola en une fois. Je me souviens que mon père pinçait très fort ma mère et que ça l'amusait beaucoup.

Je me souviens que mon père adorait Oum Kaltsoum. Je me souviens que ma mèTe ressemblait tTès fort à Oum Kaltsoum dans sa jeunesse.

Je me souviens que mon père devenait nostalgique quand il écoutait de la musique arabe à la maison.

a toutes les filles...

Je me souviens ... toutes les filles

De quelques mots racistes comme Makak, Bamboula, Bougnoule, Mouche à merde,...

De 'manger le pain des belges', de 'profiter sur notre dos', de 'ils sont tous les mêmes', et de 'je n'ai rien contre les gens comme toi'.

De: 'Quelle est la différence entre un arabe et une poubelle? Il y en a pas.'

De: 'Tu sais pourquoi les arabes n'aiment pas les mots croisés? Parce qu'il y a trop de mots à met.' De:'Ou'est-ce qu'une turque dans un supermarché? Alice aux pays des merveilles.' D'une blague avec Le Pen et son pare-choc mais je ne sais plus comment ça va.

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transreligiosa

'Al een hele tijd ben ik erg geïnteresseerd in het werk van de schrijver Georges Perec. Zijn werk gaat in belangrijke mate over herinneringen, maar hij gaat daarin zo ver dat ze ook fictief worden. Perec is begonnen aan een soort studie van documenten die hij nog had van zijn moeder, zijn vader, foto's, persoonlijke herinneringen,... In zijn boek VV ou le souvenir d'enfance worden de hoofdstukjes over deze herinneringen afgewisseld met een fictief verhaal, gebaseerd op een herinnering uit zijn kindertijd: op een dag had hij een eiland getekend of uitgevonden, en dat eiland geeft hij nu verder vorm. Het is een eiland vol atleten, dat ook heel fascistisch is. Je krijgt dus afwisselend herinneringen en het fictieve verhaal. Ergens in het midden van het boek heb je ook drie puntjes: hiermee toont de schrijver aan dat hij de twee nooit heeft kunnen samenbrengen. Ik denk meer en meer dat ik ook met die drie puntjes bezig ben. In Het is Lam is het namelijk niet meer zo duidelijk wat ik wil zeggen (behalve dan de video van mijn vader die een schaap slacht), terwijl dat in Rijsel (Invasif) wel nog duidelijk was. Invasif was een soort hommage aan mijn vader. Nu is

het veel vager. Het gaat wel nog over herinnering, of over een emotie, maar die is veel moeilijker te vatten.

Als je een herinnering reconstrueert, doe je eigenlijk niet meer dan citeren. Je citeert iets dat passé is. Voor Het is Lam ben ik begonnen met toutes les choses qui sont dans ma tête, les choses que j'ai aimé,... Dat kan ook het werk van b.v. Boltanski zijn: er zijn altijd beelden die blijven, dat wordt ook een herinnering. En ik gebruik dat.

Oorspronkelijk was het geen werk over mijn vader of geen biografie. Je voulais travailler sur les souvenirs d'un côté formel. Je voulais récolter des souvenirs personnels, mais aussi des souvenirs communs. Mijn bedoeling was zeer eenvoudig. Ik heb tot nu toe altijd met improvisatie gewerkt, en nu wilde ik gewoon iets maken, iets bricoleren, et reconstituer tout ce dont je me souviens. Voor Invasif in Rijsel heb ik niets gecreëerd, alles bestond al. Het was een exacte reconstructie. In Het is Lam heb ik ook

gereconstrueerd, maar dan op een compleet andere manier. Al ben ik vertrokken van herinneringen, ik herken het niet meer - ce n'est plus comme c'était en réalité, je ne pense pas que c'est le vrai réel qui est là. De reconstructie zit meer in het decor en in de video, niet zozeer in het idee van de voorstelling.

Het intrigeert mij dat je werkt met de vraies choses, en dat het toch iets compleet anders wordt. Het werkproces van Het is Lam is op dat vlak ook een zeer leerrijke ervaring geweest. Ik had van alles in mijn hoofd, ik wist hoe ik sommige dingen in het project wou hebben. Ik zag veel dingen duidelijk voor mij, maar ik heb geleerd dat dat niet altijd gemakkelijk te realiseren is. Het blijven imaginaire dingen en dat is niet altijd fijn om te beseffen.

Als je iets probeert te reconstrueren, dan probeer je de realiteit te benaderen. Maar meestal geraak je daar niet. En als je er wel geraakt, ga je meestal zo direct dat het niet het effect heeft dat je voor ogen had. Het is natuurlijk een grote uitdaging om het te blijven proberen voor een publiek.

(Mohamed 'Ben' Benaouisse in gesprek met Marika Ingels n.a.v. Het is Lam, 17 december 2001)

(Uit de catalogus van Invasif & tekst Het is Lam)

JE ME SOUVIENS... Partie 4

Je me souviens qu'au Maroc, on appelle un inconnu 'Mohamed'.

Je me souviens que mon père voulait être enterré en Belgique et que la famille a décidé de l'enterrer à Rabat (Maroc). Je me souviens que mon père a fait caca avant de mourir.

Je me souviens que mon père réparait les vélos et les mobylettes au Maroc et qu'il a livré une fois une moto au futur roi Hassan II au palais royal. Je me souviens de son after-shave. Je me souviens que mon père avait des fausses dents. Je me souviens que mon père a eu une fois le visage à moitié paralysé. Je me souviens que mon père était gêné d'être malade.

Je me souviens qu'à la mort de mon père, un cousin m'a dit: 'l'honneur c'est comme un œuf, quand il est cassé, il est impossible d'en recoller les morceaux.'

Je me souviens que la dernière image que j'ai de mon père, il avait de l'ouate scotchée sur ses yeux. Je me souviens que les hommes ne pleuraient pas à la mort de mon père. Je me souviens que mon père fumait des Saint-Michel sans filtres.

Je me souviens que je donnais un bisou sur le front de mon père chaque soir avant d'aller dormir. Je me souviens que je suis devenu danseur parce que je ne voulais pas travailler dans l'usine de mon père.

Un bisou de Mohamed Benaouisse



Het lemma B uit Alirnentation Générale, samengesteld door Mathilde Geens en Mohammed 'Ben' Benaouisse n.a.v. Het is Lam

baboesjes, babouches, leren kamermuiltjes bal, 1-bolrond lichaam dat bij allerlei spelen als voetbal dienst doet - een bal sloppen, een bal controleren, aan de bal zijn, de ba! misslaan

2-grote danspartij: bal na afloop: na afloop der voorstelling zal er gedanst worden Ben, 1- jongensnaam, roepnaam voor Mohamed Benaouisse (zie ill. hiernaast) 2-Vautier: Franse kunstenaar; les mots sont l'instrument de ses inlassables questionnements, écriture, tableau, comportement, installation : depuis plus de quarante années, Ben démystifie et interpelle l'art, l'homme et la société avec un humour décapant. (zie ill. volgende pag) bière, vert, bier - "la bière": lied van J. Brel (zie Brel)

bloed, de in een levend organisme circulerende vloeistof die de stofwisseling draagt, mn die rode vloeistof bij mensen en hogere dieren, wordt beschouwd als drager van verwantschap bloot, zonder bedekking van het lichaam blootsvoets, met of op blote voeten Boltanski, Christian (geb. 1944;Parijs); Franse kunstenaar "L'enfance, la mémoire, l'oubli, la mort: autour de ces thèmes inhérents à la destinée humaine, autour de l'éternelle question de l'identité, du périlleux partage entre vérité et illusion, Boltanski a crée une oeuvre inclassable, un univers où l'émotion reste indissociable des préoccupations formelles. " (Lynn Gumpert) (zie ill.)

Christian Boltanski.Canada 19SS, Vue d'installation, Ydcssa Hendeles Art Foundation, Toronto. 1988

Bonifa, merk van bananen afkomstig van Ecuador, bananendoos Premium Bananas, recyclable/corrugated 22-XU-PE-W-4, keep bananas at 58°F or 14°C. hier vooral bekend als de ideale verhuisdoos of voor op sjacherbeursen en rommelmarkten (zie hiernaast)

Brabançonne, hel Belgisch volkslied sinds 1830, door Jenneval gedicht en door Van Campenhout op muziek gezel. vert, naar Nederlands door Herreman Noble Belgique à jamais terre chérie - à toi nos coeurs - à toi nos bras. Par le sang pur répandu pour toi, Patrie, nous le jurons d'un seul cri, tu vivras! Tu vivras, toujours grande et belle, et ton invincible unité aura pour devise immortelle. Le Roi, la Loi, la Liberté. Aura pour devise immortelle. Le Roi, la Loi, la Liberté. U brengen wij onze liefde en ons vertrouwen, o dierbaar volk, o dierbaar land. De vaad'ren trouw, zullen wij de toekomst bouwen, in vreugd' en nood is ons liait U verpand. Groei en bloei tot heil der geslachten. Wij reiken elkaar de broederhand en wijden de vrome gedachten aan Vrijheid, Vorst en Vaderland. En wijden de vrome gedachten aan Vrijheid, Vorst en Vaderland.

zelfportret - "Ben"



Brel, Jacques: zanger; Alhoewel vaak wordt aangenomen dat Brel een Fransman is. liggen zijn roots duidelijk in België. Brel werd geboren in 1929. in een begoede familie in Schaarbeek. Brussel. In 1953 neemt hij een 78-toeren plaat op met twee songs (La foire en II y a). De plaat wordt ontdekt in Parijs door Jacques Cannetti. Na een sessie in de studio's van BRT-radio Limburg,vertrekt hij naar Parijs. Hij treedt op in cabarets en music-halls. neemt wat muziek op. maar blijft toch tamelijk onopgemerkt (zijn ambitie was ook niet om zelf een artiest te worden, maar eerder om liedjesschrijver te worden van songs die anderen dan konden interpreteren), tot in 1957 toen de song "Quand on a que l'amour" ontdekt werd. Vanaf dan was zijn carrière in Frankrijk, en later ook in de rest van Europa en zelfs de wereld vertrokken.

De thema's in zijn werk zijn vriendschap (Jef), gaan van idolate liefde tot haat voor vrouwen (Les Biches), van geloof in God tot rabiaat anti-clericalisme (i mon dernier repas) en van een zekere zoetheid tot manifest anti-eonformisme en afschuw van hypocrisie (Les Bourgeouis, Le Moribond). Voor Brel waren de teksten bij de muziek ook belangrijker dan de muziek zelf : "Hij wilde een boodschap overbrengen. Als je niet op de teksten let, ontsnapt Brel je. Zijn helden en anti-helden komen uit het leven zelf. Hij gebruikt zijn eigen er aringen, projecteert zijn dromen. Hij wordt behekst door het effect van tijd op het lichaam, de schande van de fysieke aftakeling." De Franse intellectuelen over de zanger : "Zijn oeuvre, dat niet echt uitblinkt door melodieuze vernieuwing, blinkt vooral uit vanwege een kennis van de teksten en woordspelingen die functioneren op het

"Als ik koning was, zou ik alle Vlamingen naar Wallonië sturen, en alle Walen naar Vlaanderen, voor zes maanden. Gelijk militaire dienst. Ze zouden in een familie moeten inwonen, dat zou alle etnische en taalproblemen heel erg snel oplossen. Want tandpijn voelt het zelfde voor allebei, iedereen houdt van of verafschuwt spinazie. En dat zijn de dingen die echt tellen in het leven." (Brel)

niveau van binaire tegenstelling (zwart en wit, minimaal approximatieve paren) en vanwege een zeker voorbestemdlieid tot het neologisme. Maar het is vooral op liet podium dat Brel toeslaat, daar voegt hij aan zijn songs een nieuwe dimensie toe, met gebaren, dankzij een minutieus voorbereid expressiewerk." Alhoewel nogal bombastisch : bien dit Gaston! Of, zoals zijn dochter France Brel eens zei: "De Fransen relateren aan mijn vader op intellectueel niveau, ze analyseren hem. Maar de Belgen voelen hem aan. Brel is iemand die mosselen en friet at, en bier dronk. Hij behoort hen toe, hij is een van hen. Dat zit in een blik, een manier van zijn." huigen, het hoofd en bovenlichaam voorover doen hellen; een buiging maken buik, benedenste deel van de menselijke romp waarin de ingewanden liggen - hij heeft een buik als een ballon; zwaar van buik zijn

Et si je leur disais ce (que je pense, 1992 Collection Ben Vautier © Ben Vautier 2001

J'ai rien à vous montrer, il y a tout à oir, 1979 Acrylique sur toile, 162 x 130 cm Collection MAMAC, Nice © Ben Vautier 2001

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Auteur Mohamed 'Ben' Benaouisse

Publicatie Etcetera, 2002-02, jaargang nr80, nummer 29.txt, p. 29

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